Réponse aux auteurs de l’Épître de Genève à la Sorbonne
Réponse aux auteurs de l’Épître de Genève à la Sorbonne
Illustres partisans du fameux molinisme,
Vous, qui vous déclarez défenseurs du papisme,
Qui prêtez à Genève un faux raisonnement,
Capable tout au plus d’éblouir un moment :
Vous, dis-je, que l’on doit nommer à juste titre
Les iniques auteurs de cette belle Epître ;
Souffrez à votre tour que, sans être docteur,
Je confonde à vos yeux le libelle imposteur,
Et que m’intéressant au parti qu’il affronte,
J’en fasse retomber sur vous toute la honte.
En vain répandez-vous tant d’insolents tocsins ;
Nous verrons avorter vos perfides desseins.
En vain comparez-vous la Sorbonne à Genève ;
Le bon sens vous répond ; c’est Loyola qui rêve.
La Sorbonne jamais ne broncha dans sa foi
Elle se fit toujours une sévère loi
De combattre l’erreur, personne ne l’ignore.
Mais vous qui l’attaquez on ne sait pas encore
Si vous êtes Français, chrétiens ou musulmans.
Nul ne peut pénétrer dans vos raffinements.
À votre intérêt seul, on vous connaît fidèles ;
Pour peu qu’il soit blessé vous devenez rebelles.
Si vous êtes amis du pontife romain,
C’est lorsqu’à nous trahir il vous prête la main.
Mais qu’il ne songe pas à punir votre audace,
À la Chine on vous voit lui résister en face.
La Bulle n’y vaut rien, sans explication,
E vous trouvez ici peu de soumission
Dans un sage prélat que Philippe autorise
D’en avoir demandé pour la paix de l’Église.
Apprenez, race ingrate, à respecter nos droits ;
Craignez nos magistrats, leurs jugements, nos lois.
Craignez le prince enfin sans perdre la mémoire
Des Guignards qui jadis ont terni votre gloire.
Arsenal 2975/2, p.53-54 - BHVP, MS 551, p.330-31 - Les Tocsins, avec les écrits et arrêts publiés… (1716), p.595-96
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