Aller au contenu principal

Brevet du Régiment de la Calotte qui nomme M. Moriau, procureur du Roi de la ville, syndic des cocus

Brevet de syndic des cocus du Régiment de la Calotte

pour M. Moriau, procureur du Roi de la ville

De par le dieu porte-marotte,

Nous, Général de la Calotte,

À Moriau, notre procureur,

Salut, gaieté, patience, honneur.

Sur le rapport qu'on nous a fait

Des grands progrès du cocuage,

Que c'est le titre et l'apanage

De tout mari, bien ou mal fait,

Nous déclarons ledit Moriau

Syndic de cette confrérie ;

Voulons qu'aux jours de féérie,

Soit de la ville ou du barreau,

Que lui seul portant la parole

Requière grelots, banderilles,

En faveur de tous les cocus

Qui brigueront d'être connus ;

Pour distinguer la tête folle

D'un aussi grave magistrat,

Voulons que le bonnet à corne

Soit fait en forme de couronne,

Et qu'une aigrette de licorne

Y soit plantée au beau milieu,

Afin qu'à la ville, en tout lieu,

On porte honneur à sa personne.

Lui accordons le tabouret

Auprès de nous à l'audience.

Voulons qu'aux jours de réjouissance

On illumine son bonnet

Aux frais de notre Régiment,

Le jour même de la Saint-Jean,

Et pour qu'il puisse avec décence

Soutenir l'éclat de son rang,

Lui octroyons pour sa dépense

Quarante mille écus comptant

À prendre dessus les brouillards

Du cerveau de tous les cornards

Dont les femmes courent la ville

Aux dépens de tout imbécile.

Donné au palais de nos rats

Le jour où Kynston dans sa couche

Reçut la charmante La Touche,

Et que pour venger ses appas,

Cartou sacrifia l'Angleterre

À l'intendant de nos affaires.

Numéro
$4374





Références

Clairambault, F.Fr.12707, p.155-56 - 1754, VI,78-79 - Clairambault 12707, p.155-56  - F.Fr.12655, p.263-64 - F.Fr.13662, f°71r-71v - F.Fr.15034, p.3-4 -F.Fr.15148, p.320-22 - BHVP, MS 659, p.191-93 - Lille,BM, MS 64, p.211-14