Brevet de contrôleur
Brevet de contrôleur
Le Régiment de la Calotte
Faisait au dieu porte-marotte
De très humbles remerciements
De ses généreux sentiments
Et de la sincère tendresse
Qu’il faisait éclater sans cesse,
Surtout son jugement exquis
Dont le nouveau choix
Marquait l’amitié sans égale
Dont il honorait la cabale.
Après une courte oraison,
Le prude et flegmatique Aymon
Demande à Momus une grâce.
Il vaque, dit-il, une place.
Je sais qui pourra la remplir
Si vous voulez y consentir.
C’est le contrôle des finances,
De la recette et des dépenses
Que feront les quatre caissiers
Pour l’entretien de nos guerriers.
Vous savez bien que c’est le diable
D’en trouver un qui soit passable.
Pour n’en point changer si souvent
Il le faudrait sans jugement.
Car si son esprit était sage,
Bientôt il en ferait usage
Et troublerait tous les projets
Dont nous amusons nos sujets.
Enfin celui que je protège
Est propre pour notre manège.
Il ne sera point importun.
C’est le pindarique.
En prenant avec nous séance
Il renoncera par avance
À Plutus, même à Cupidon.
Je vous [sic]
Vous savez qu’il sort d’une affaire
Où Mercure était nécessaire.
À ce dernier trait Momus rit.
Aymon se le tenant pour dit,
Fit préparer une calotte
Marquée au coin de la marotte
Et nomme *** à l’instant
Le contrôleur du Régiment.
F.Fr.12785, f°59r-60v - F.Fr.15016, f°33r-34v - Lille BM, MS 63, p.72-75