Calotte de Vialis
De par le dieu porte-marotte,
Nous, Généraux de la calotte,
Bien aises que dans tous états,
Tant les plus hauts que les plus bas,
L’esprit de l’ordre s’introduise
Et surtout dans la marchandise,
Le commerce étant un trésor
Préférable à des mines d’or.
Témoin même aujourd’hui la France
Qui lui doit sa riche abondance.
À ces causes, un député,
Homme sage et de probité
Étant à Paris nécessaire
Afin que par son savoir-faire
Expérience, habileté,
Il soutienne la liberté
Du commerce en sa propre ville,
Poste honorable et très utile,
Et que ci-devant pour Lyon
Occupait défunt Anisson.
Or pour remplir pareille place,
Prions Monsieur de Villeroy,
Illustre gouverneur du Roi,
De vouloir par faveur et grâce
L’accorder au Sieur Vialis,
Honnête homme et des plus remplis
De la doctrine du commerce,
Lequel par agio s’exerce,
D’autant que par un tel moyen
Il a gagné beaucoup de bien
Et qu’en faveur de sa patrie
Il fera cet emploi gratis,
Clause certes d’un très grand prix
Et qui fait voir que tromperie,
Avarice ou tel maltalent
Ne conduit ledit postulant,
Mais plutôt une ardeur sincère
D’être à sa ville nécessaire
Sans vouloir d’autre appointement
Que les brouillards du Régiment,
Auquel par faveur singulière
Nous donnons en rente foncière
La somme de huit mille francs
À prendre et toucher tous les ans
Sur ceux du Rhône et de la Saône
Que pour si bons brouillards on prône
Que souvent au pied du coteau
On peut les couper au couteau.
En outre lui donnons calotte,
Rats, souris, médaille et marotte.
Exhortons tous ses concurrents
Qui courent à la même proie
De montrer en habiles gens
Qu’ils ont une très grande joie
Que Vialis ait obtenu
Le poste comme à lui bien dû.
Consentons pourtant qu’à l’oreille
Chacun d’eux le décape (?) à merveille
Et dise avec sincérité
Que pour remplir pareille place
Vialis a bien plus d’audace
Que d’honneur et de probité.