[Présentation du Régiment de la Calotte]
Le régiment de la Calotte doit sa création à une compagnie de gens distingués à la cour de France qui, sur la fin du règne de Louis XIV, se faisait une occupation sérieuse de relever par quelques traits de raillerie les défauts naturels des personnes les plus considérables et les fautes qui leur échappaient ; cette compagnie s'étant grossie insensiblement, s'étendit de la cour à la ville, et fut ratifiée du nom de Régiment de la Calotte. M. Aymon, portemanteau du Roi, en fut fait général1
, et M. de Torsac généralissime. Les armes de ce Régiment parlent de son caractère et de son emploi. En voici l'explication, telle qu'elle est dans la planche qu'on en a tirée. L'écusson d'or au chef de sable, chargé d'une lune d'argent, et de deux croissants opposés de même métal. L'écusson est chargé en pal du sceptre de Momus, semé de papillons sans nombre, de différentes couleurs ; ledit écusson est couronné d'une calotte à oreillons et dont l'un est retroussé et l'autre rabaissé. Le fronton de la calotte est orné de sonnettes, de grelots indifféremment attachés pour marquer la hiérarchie du régiment. Elle a pour cimier un rat passant surmonté d'une girouette pour en marquer la solidité. Les armes ont pour support deux singes, ce qui dénote l'innocence et la simplicité, et deux cornes d'abondance en lambrequins, d'où il sort des brouillards sur lesquels sont assignées les pensions du régiment.
- 1Mort le 4 mai 1731 à Versailles, âgé de 80 ans (M.).
LYON BM, MS 754, f°4-5