Brevet de médecin de la brigade des vestales, au Sr. Jacques
Brevet de médecin de la brigade des Vestales au Sr. Jacques
Sur la thèse à nous présentée
De la part de la faculté
Où la dispute est intentée,
Pour découvrir si la santé,
Que tout homme prudent et sage
Doit regarder comme un vrai bien,
S’altère par le non usage
De l’acte dit vénérien.
Lecture faite de la thèse,
Où, sauf le droit des bonnes mœurs,
Ce savant docteur point ne biaise
À soutenir que les humeurs
Dans les prostates parvenues,
Le réservoir étant fourni,
Les dites humeurs retenues,
Causent des maux à l’infini.
Primo des fureurs utérines
Aux femmes chaudes et sanguines,
Et des obstructions de reins
Dans les hommes chauds et sanguins.
Secundo des vapeurs funestes
Qui contraignent les plus modestes,
Même du sexe féminin,
Dans la fureur qui les possède,
À rechercher certain remède,
Qui n’est convenable ni sain.
Enfin un prurit spermatique,
Tourmentant avec âcreté
Tel qui dompte l’humeur lubrique
Par les lois de la chasteté.
À ces causes, vu la physique,
L’expérience et le savoir,
Que le dit soutenant fait voir,
Surtout dans l’art anatomique,
Le créons par ce mandement,
Médecin en titre d’office,
De tout frère, abbesse, novice,
Et vestale du Régiment.
Exhortons nos abbés et moines,
Aumôniers, curés et chanoines,
De courir à ce médecin
Qui, savant en naturalisme,
Contre l’ardeur du priapisme
Donne un excellent anodin. [sic]
Lui donnons pour droits et salaires
Les regrets et repentirs
Des martyres et des martyrs,
Sous le joug des vœux téméraires.
Lui recommandons toutefois
De ne point prêcher sur les toits
Sa doctrine, ni la pratique
D’un si souverain spécifique,
De peur que le corps monacal,
Qui dans toutes choses excède,
Ne rendît un pareil remède
Bien plus dangereux que le mal.
Lettre du général de la calotte au Doyen de la faculté le 26 juillet 1722
Nous avons expédié, Monsieur, un brevet en faveur de M. Jacques, docteur de votre faculté, dont nous vous envoyons copie. Nous ne saurions assez vous marquer combien nous sommes redevable à cet illustre corps d’avoir formé un sujet digne de remplir la place dont nous l’avons pourvu dans notre Régiment. Elle est assez considérable pour donner de l’émulation à ceux qui le composent. Comme la brigue ni les sollicitations n’ont point lieu parmi nous, et que la justice seule nous guide dans la distribution de nos emplois, nous serons toujours attentifs à leur rendre celle qu’ils méritent, vous assurant que nous sommes, Monsieur, vos très humbles etc.
Les gens tenant le conseil du régiment de la Calotte.
1725, I, 188-90 - 1726, 134-35 - 1732/1735, I,186-89 - 1752, I,186-88- F.Fr.9353, f°77v et 86v-87r - F.Fr.15015, f° 203r-204v - F.Fr.20036, p.235-38 - F.Fr.25570, p.546-48 - Nouv.Acq.Fr. 2485, f°34 - Grenoble BM, MS 587, f° 88v-89r - Lille BM, MS 65, p.71-75 Lille BM, MS 66, p.204-05 - Lyon BM, MS 750, f°249 - Lyon BM, MS 751, f°99