Sur la naissance de Monseigneur le Dauphin
Charmantes sœurs du chaste amour,
Grâces soyez de notre cour.
Doit-on vous prier de le faire ?
Laire la laire…

La France qui soutient hé bé,
Offre son petit nouveau-né
A Minerve sa tendre mère.
Laire la

Elle le reçoit dans ses bras,
L’embrasse et ne le quitte pas ;
elle en fit autant à son père.
Laire la

Jupiter à le voir sourit ;
La déesse aux cents bouches dit :
Voilà le maître de la terre
Laire la

On dit que la sage Junon
En veut faire son nourrisson,
Le lait des dieux est son affaire.
Laire la

La Force au pied de son berceau
Lui promet un secours nouveau,
La Discorde s’en désespère.
Laire la

Il semble connaître l’hymen
Qui tient son hochet dans sa main,
Et qu’il fait sonner pour lui plaire.
Laire la

Royal enfant, tu fais la paix ;
Grand Dieu, qu’elle dure à jamais !
Va te cacher, affreuse guerre !
Laire la

Un soleil dessus l’horizon
Luit à cet aimable poupon ;
Que cet astre toujours l’éclaire.
Laire la

Dans Paris d’un à l’autre bout
Un feu léger brille partout ;
Un dieu naît, mais il fait du tonnerre.
Laire la

Verse rasade à sa santé,
Faisons-en un enfant gâté,
Aimons-le tout comme le père.
Laire la.