Sur l'opéra nouveau
Sur l’opéra nouveau1 .
Deux petits duos misérables,
Des caprioles de lutins
Qu’on trouve pourtant admirables,
Des petits minois enfantins,
Point de musique instrumentale
Beaucoup d’insipide langueur
Qu’avec emphase on nous étale.
Un gros tapage qui fait peur,
Des paroles suivant l’usage,
Des vers sans rime ni raison
Dont l’auteur me paraît très sage
De n’avoir pas écrit son nom,
Puis un ballet, point d’ouverture,
Voilà del ’opéra nouveau
La naïve et simple peinture.
Je vous demande s’il est beau.
Sur l’opéra nouveau2
Deux petits duos misérables,
Des caprioles de lutins
Qu’on trouve pourtant admirables,
Des petits minois enfantins,
Point de musique instrumentale,
Beaucoup d’insipide langueur
Qu’avec emphase on nous étale.
Un gros tapage qui fait peur,
Des paroles suivant l’usage,
Des vers sans rime ni raison
Dont l’auteur me paraît très sage
De n’avoir pas écrit son nom,
Puis un ballet, point d’ouverture,
Voilà de l'opéra nouveau
La naïve et simple peinture.
Je vous demande s’il est beau.
F.Fr.15021, f°9r - Arsenal 3128, f°371v - CLK, mai 1758, t.I, p.348