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Sans titre

Certain auteur à la tête légère1 ,
À l’air faquin, au front audacieux,
En pleine sérail l’autre jour voulant faire
de son sultan un éloge pompeux,
l’apostropha par ce trait de folie ;
Ô cheveux forts ! ô cheveux de génie !
Qui fut penaud ? le fade adulateur,
Car le sultan reprit : Mon pauvre ennuque,
Prends mes cheveux, fais-t-en une perruque
Puisque tu veux te donner pour auteur.

 

  • 1 Un de nos beaux esprits, poète et fort original, disait l’autre jour à un homme du monde fort aimable et qui a infiniment d’esprit qu’il avait des cheveux de génie. Si cela était, dit celui-ci fort plaisamment à un compliment aussi extraordinaire, je vous en ferais faire une perruque. Cette plaisanterie a donné lieu à l’épigramme suivante.

Numéro
$3469


Année
1755




Références

CLG [éd.Kölving], II, 44