Danchet aux Champs-Elysées
Danchet de l’Académie française aux Champs-Elysées
La Parque et son noir trébuchet
À sa triste et lugubre nasse
Ayant pris notre ami Danchet,
Franche colombe du Parnasse,
Cet ami d’Homère et du Tasse,
À peine eut passé le guichet
Et tranquille en sa conscience
Sans autre arrêt ni plaidoyer
Sur son visage eut déployé
Ces certificats d’innocence
Qu’il eut de ses juges courtois
Justice briève et complète
Et qu’il obtint de tous les trois
Gain de cause sur l’étiquette.
Conduisez au joyeux canton
Le bon auteur de Tindarides,
Dit le chancelier de Pluton
De son front dépliant les rides
Et parlant à son hocqueton.
Par les ondes aganipides,
Cria Danchet, se moque-t-on,
De me donner ainsi des guides ?
Dans mon Virgile, Dieu merci,
J’ai vu cent fois en raccourci
Les régions que je découvre
Et je sais tous ces chemins-ci
Comme j’ai su ceux du vieux Louvre.
Pour le prouver la bouche il ouvre
Et de l'Énéide aussitôt
Devant Proserpine tout haut
En défunt d’heureuse mémoire
Il leur récite sans quartier
Le sixième livre en entier.
Puis plantant là son auditoire
Se précipite en vieux routier
À travers le pays des mânes.
Aussi confiant que serait
L’infaillible et docte Fréret1
Par delà celui des braccmanes2
.
Du corps antique dépêtré,
Recomposé d’un limon vierge,
Le bel esprit plus droit qu’un cierge
Et plus agile que Dupré3
,
Par ce bois mal éclairé
Où le dieu des enfers héberge
Les fous à qui Mars et l’Amour
Ont ici-bas ravi le jour.
Là nul objet ne se dérobe
Aux yeux d’un homme de sa robe.
Il voit Dolope et Mirmidon4
,
Procris, Ériphile5
et Didon ;
Il y reconnaît Déiphobe6
Qu’envoya sa femme ad patres
Et qui ne fait pas là florès
Ayant son nez dans sa pochette
Et truncat, ajoute le poète,
In honesto vulnere natus7
Le pieux héros de Virgile,
Contemporain frais émoulu
Sur les talons de la Sybille8
Ne se sentait pas plus ému
Que suivant le poème à la piste
Sous des myrthes malencontreux
Le fut notre bon humaniste
À l’aspect de ces malheureux.
Au sortir de ce lieu si triste
Il entend le concert affreux
Du Tartare qu’il laisse à gauche
De cent mille chants de débauche.
Le charivari ténébreux
N’en est que la riante ébauche.
Déjà l’élève de Clio
D’avance avait eu le prologue
De la façon du fameux dogue9
Qui hurle à la porte un trio
Mais dans le gouffre d’où de l’impie
La scélératesse s’expie,
Où l’avare en peine, dit-on,
Non pas en vilaine eau croupie,
Mais en belle eau jusqu’au menton
Souffre une éternelle pépie ;
Dans l’antre où la rage acccroupie
À l’orchestre donne le ton
Où de Némésis10
l’esponton
Frappe, perce, assomme, estropie
C’est bien un autre faux bourdon.
À travers des voix de harpie
Il entendait siffler Pithon11
,
Claquer le fouet d’une furie,
Croasser l’oiseau de Tétie12
Craquer tous les os d’Ixion13
S’écrouler le roc de Sisyphe14
Et retentir le Phlegeton15
Des clameurs de maint escogriffe
Récemment tombé sous la griffe
De l’impitoyable Alecton.
Le tonnerre était l’intermède,
Quel épouvantable opéra
Pour le tendre ami de Campra
Et le doux auteur de Tancrède16
!
Il ne sera jamais de rien
Dans une musique pareille ;
Cette pensée adoucit bien
Le supplice de son oreille.
Tel un bon bourgeois de Paris
Sans dettes, procès, ni querelles,
Côtoyant les murs de Thémis
De la grand’chambre entend les cris
Et les chaînes de la Tournelle,
Déteste geôle et barreau,
Bénit son innocente vie
Et fuit juge, avocat, partie,
Huissiers, criminels et bourreau.
Un sentiment pareil emporte
Loin du lieu funeste et vengeur
L’irréprochable voyageur.
Déjà paraît l’auguste porte
Où cet érudit consommé
Se souvient que le fils d’Anchise
Suivant le rit accoutumé
Planta le rameau d’or en guise
De cette espèce de bâtisse
Que la basoche appelle Mai.
En quatre sauts et deux gambades
Le pèlerin croit de l’enclos
Franchir gaiement les palissades,
Quand un mâtin tout des plus gros,
Un subdélégué de Cerbère,
Digne du chenil de Mégère17
Le poil hérissé, l’œil ardent,
S’opposant à l’ombre légère,
L’arrête tout court en grondant.
Il a pour queue une vipère
Et contre quiconque prospère,
Il garde une éternelle dent.
Sa panse énorme n’est farcie
Qu de ciguë et d’aconit18
La plaine à l’entour est noircie
Des torrents d’encre qu’il vomit ;
Son regard venimeux fléchit,
Son souffle seul ôte la vie
Et sur son collier est écrit :
J’appartiens à la basse envie.
L’ami des dieux en tournoyant
Faute d’un peu de la galette
Dont Énée avait la recette
Jette au sentinelle aboyant
Un beau jeton d’académie.
Au vol à peine est-il happé
Que voilà me bête endormie
Et mon bel esprit échappé.
Enfn d’un pied libre il arpente
Les côteaux, les prés et les bois,
Séjour de la race innocente
Des bons humains de qui font choix
Minos, Éaque, Radamante.
Qu son âme alors est contente !
Elle le fut moins mille fois
Le jour qu’une juste patente
À la pluralité des voix
L’installa parmi les quarante.
Bien que la folle vanité
De l’astrolabe du Parnasse
Ne manque plus de cette place
Qu’un pas à l’immortalité.
Aussi gagnait-il bien au change,
Car la différence est étrange
Entre habiter l’asile heureux
Que Virgile a si bien su peindre,
Où de la camarde aux yeux creux
Le trébuchet n’est point à craindre.
Entre s’égayer à jamais
À l’ombre des vastes forêts
Dans les ris, les jeux et la danse
Gagner sa vie à grands frais
Ou bien s’ennuyer à longs traits
Dans l’académique séance
Et là non pas pour un moment
Mais deux heures tout d’une haleine,
Végéter trois fois la semaine,
Environné Dieu sait comment,
Puis finir pour dernière aubaine
Par emporter au monument
Deux mots d’éloges à la douzaine
Noyés dans un froid compliment.
Ah ! comme il saute au col d’Horace,
Et que de bon cœur il l’embrasse,
Ce cher et bien aimé patron
Qui fut sa lance et son égide19
.
Tel au col de l’aimable Ovide
Sauterait le joyeux Piron20
,
Tel on verrait plein d’allégresse,
Mais plus grave dans sa tendresse
D’Olivet baiser Cicéron.
Vous voici donc en deçà de l’onde
Lui dit l’Anacréon romain,
Et nous vous possédons enfin.
En lieux où tout plaisir abonde,
Venez, venez, sorti du sein
Des lettres et de la faconde21
,
Soyez le bien venu chez nous
Mais cependant je perds en vous
Un bel écho dans l’autre monde.
Un moment, dit le compagnon,
À revoir, excusez de grâce,
Voilà mon mécène qui passe.
Bonjour, Monsieur l’abbé Bignon.
Monsieur l’abbé Bignon s’arrête.
Eh ! mon pauvre Danchet, bonjour.
Monsieur l’abbé, le beau séjour !
Qu’il y fait bon ! que je m’apprête
A vous y bien faire ma cour ;
L’expression vous paraît sotte
Et bizarre en pays aussi
Républicain que celui-ci.
Folle ou non, je vous tiens parole
Jadis vous disant grand merci,
Je jurai, j’en ai souvenance
Que ma vive reconnaissance
M’accompagnerait jusqu’ici.
Je veux qu’elle soit éternelle.
Point de chicane là-dessus
Et puis quand on a l’âme belle
La gratitude pèse-t-elle ?
Elle n’est qu’un plaisir de plus.
Ceci te vaille une épitaphe,
Brave Danchet, tu parlais d’or.
Ton fidèle historiographe22
En pleure de tendresse encor
Et je n’en pleure pas [ill.]
Si tu vois Monsieur de Livry
Que tu sais qui m’a tant chéri
Dis-lui pour moi la même chose.
Lors un objet bien singulier
Frappa la vue du nouvel hôte.
Oh ! oh ! se mit-il à crier,
J’attrape donc Virgile en faute !
Ah ! que d’aimables vérités
Le méchant avait déguisées !
Quel surcroît de félicités !
Des femmes aux Champs-Elysées !
Ceci relève bien le prix
D’une habitation si belle.
Monsieur l’abbé, dans ce pays
Regretterions-nous l’Ile-Belle23
?
Aussi j’étais souvent surpris
Que dans ces demeures divines
Le poète peu galant n’eut mis
Que des héros sans héroïne.
Pourquoi ce trait d’inimitié ?
Pourquoi de l’héroïque espèce
Souffler la plus belle moitié ?
Un lieu de gloire et d’allégresse,
Sans femmes peut-il en être un ?
L’Olympe même, que serait-ce
Qu’un lieu désert et très commun
Si l’Olympe était sans déesse ?
Point de femme, point de plaisir.
Ce fut toujours là mon système.
Tout cercle devrait s’en choisir,
Et vous dirai-je que c’est même
Faute de femme qu’aujourd’hui
L’on voit en pleine académie
Siéger la paresse et l’ennui.
De ce même ennui les symptômes
Menaçaient le front clair et net
Du digne hériier des Jérômes24
,
Si le devancier de Gresset
Ravi de se revoir en femme
N’eût pris le parti du tacet
Pour courir saluer huit dames
Sur un tertre émaillé de fleurs
En belles nymphes printanières
Et représentant les neuf sœurs
Brillent la Suze et Deshoulières,
Villedieu, Sévigné, Lambert,
D’Aulnoy, Caylus et La Fayette.
La ronde ainsi n’est pas complète
Et sent très bien ce qu’elle y perd.
A ce beau cercle de lumière,
Honoré de neuf trépieds d’or,
Une place est vacante encor,
Et cette place est la première.
Puissse-t-elle vaquer, hélas !
Longtemps par-delà mon trépas,
Car vous seul y devez prétendre,
Vous seul y monterez un jour,
Vous dont le pinceau vif et tendre
A peint les malheurs de l’amour
À ce trait-là tout vous rappelle,
Et si ce nouvel Hélicon
Se veut élire un Apollon
Vous proposerez Fontenelle.
Après que d’un air d’enjouement
À ces neuf muses de la France
Le nouveau venu galamment
Eut fait très bas la révérence,
Et très haut un long compliment.
De là, dans le vallon charmant
Il vit une tête éminente
Entre mille autres rayonnante
C’était celle du grand Armand25
,
Notre fondateur, quelle joie !
S’écria-t-il, tout transporté,
Eh, parbleu ! je veux qu’il me voie.
Il vole au héros tant vanté
Et ne se possédant plus d’aise,
S’incline en toute humilité,
Lui baise les mains, les rebaise.
Monseigneur, une éternité
Me semble un temps trop limité
Pour vous pouvoir payer ma dette.
Vous voyez un pauvre poète
Qui vous doit l’immortalité.
À moi ? répliqua le grand homme.
Oui, Monseigneur, je vous la dois,
Et depuis trente-six comme
Académicien françois.
Eh quoi ! de mon académie,
Reprit le noble instituteur,
On parle encore dans l’autre vie ?
Si l’on en parle, Monseigneur ?
Le doute est d’une étrange espèce.
Oui, certes, et malgré les jaloux,
On parlera d’elle sans cesse,
Comme elle sans cesse de vous,
Plus que du riant domicile
Dont aux rois vous avez fait don26
Plus que de l’auguste maison27
Qui de la doctrine est l’asile,
Que de la rue et de la ville
Qui portent votre fameux nom28
.
Je m’en étonne avec raison,
Dit l’ombre à toque enluminée,
C’est mon étoile fortunée
Qui sans que j’y pense vous sert.
Je me souviens de la journée
Où je fus pris un peu sans vert.
Ce fut à la fin d’un dessert
Que me présentant sa requête
Ce folâstre de Boisrobert
Me fourra ce plan dans la tête.
Mais depuis longtemps là-dessus
Mon coeur indifférent sommeille.
Vous l’avouerai-je, un peu confus,
Ce fut du moment que je sus
La réception de Corneille.
Oh ! Monseigneur, pardonnez-la,
Dit l’autre que l’aveu démonte,
Nous n’avons pas sur notre compte
Deux fautes comme celle-là.
Au nom du défenseur des doges,
Votre illustre et digne neveu
En faveur d’un siècle d’éloges
Où pas un de nous dans le feu
De son génie enthousiaste
Peignant celui de Richelieu
N’oublia de l’appeler vaste29
.
Laissez-vous attendrir un peu.
Bon dit l’ambitieux, à d’autres !
Le bel hommage qu’un encens
Qu’à titre égal en même temps
Séguier revendique et partage.
Vous ignorez donc qu’aujourd’hui,
Reprit Danchet, prenant courage.
Son nom n’est presque plus d’usage
Et qu’à peine on parle de lui.
De vous, le récipiendaire
Passe net à Louis le Grand
Et de notre aveu laisse en blanc
Le héros intermédiaire.
Dans le fond des eaux du Léthé
Le second protecteur jeté
Rendit le premier plus traitable.
Ensuite ayant appris combien
Du moindre académicien
Le mérite est recommandable,
Combien de ce corps assidu
Le travail et les exercices
Au public ont déjà rendu
De considérables services
Et le plaisir divin qu’ont eu
Princes, princesses, rois et reines,
Quand ce dernier des parlements
Dans tous les grands événements
Au rang de nos cours souveraines
A déclamé son compliment.
À tant d’éclat dont elle brille
Il est trop heureux d’avouer
Que l’académie est sa fille
Et l’exhorte à continuer,
Lui promettant gloire et durée
Et toute prédilection
Pourvu qu’elle soit éclairée
Et juste en ses élections.
Or sur ce point soyez tranquille,
Lui dit le zélé vétéran,
À nos clartés fiez-vous-en
Et croyez la brigue inutile.
Nous faisons quand on nous reçoit
Un serment qui la décourage.
Nous jurons à l’aréopage
De ne laisser qui que ce soit
Assuré de notre suffrage.
Louis qui seul aurait le droit
D’exiger toute obéissance,
Ce roi dont le pouvoir immense
Se fait sentir à tant de rois,
N’étend pas sa pleine puissance
Sur la liberté de nos voix.
Avec un pareil avantage
Et ce qu’on doit à son serment
Aux protections rendre hommage,
Ne pas opiner librement
Serait n’avoir foi ni courage.
Aussi ces Messieurs verraient tous
Fermiers, ministres, belles, prince
Les solliciter à genoux
En faveur d’un sujet trop mince
Qu’ils aimeraient noblement
Par un abus moins illicite
S’ils ne pouvaient faire autrement
Aller au-devant du mérite
Que contre un si beau réglement
La justice est leur élément
Et leur qualité favorite.
J’ai par un trait original,
J’ai moi-même en pareille affaire
Durant vingt ans ferme et loyal
Donné mon suffrage à Nadal
Préférablement à Voltaire.
Mais interrompt le cardinal,
N’oubliez pas le capital :
Avant l’esprit et le génie
Examinez surtout les mœurs :
Point d’étourdis, point de moqueurs,
Point de libertins, je vous prie.
C’est ce qu’aussi nous évitons
répond l’homme sage et sincère,
croyez que nous nous arrêtons
aux talents moins qu’au caractère.
Comptez ferme sur quarante Catons
Et vous ne vous trompez guère.
Afin que vous n’en doutiez pas
Vous-même jugez de la chose ;
Poètes n’ayant point de rats,
Quelques vieux écrivains en prose,
Force gens à petits rabats,
Des grands de la cour, des prélats,
Voilà tout ce qui nous compose.
L’expérience rend matois.
On ne nous prend pas deux fois,
Et je n’ai pas la tête saine
Ou de longtemps sur le tableau
Nous ne reverrons un Boileau
Et moins encore un La Fontaine.
En style simple et sans apprêt
La chose ainsi contée au maître
Peut-être un peu moins comme [ ?]
Que tout comme elle devrait être
Pour aller vanter ce succès
À son bon ami Ximenès
Le grand Armand quitta la place
Et le bon Danchet pour jamais
Alla rejoindre son Horace.
- 1De l’Académie française (M.).
- 2Allusion à l’intelligence des langues orientales que possède M. Fréret (M.).
- 3Danseur de l’Opéra (M.).
- 4Soldats de l’armée des Grecs (M.).
- 5Procris, amant de Caphale ; Eriphile, femme d’[sic] (M.).
- 6Fils de Priam, épousa Hélène après la mort de Pâris (M.).
- 7C’est-à-dire le viage défiguré par les blessures qu’il reçut des Grecs dans la camisade de Troie (M.).
- 8La sybille de Cumes qui conduisait Enée aux enfers (M.).
- 9Cerbère (M.).
- 10Némésis, vengeresse des crimes, divinité fabuleuse (M.).
- 11Pithon, le serpent tué par Apollon (M.).
- 12Tétie, fameux vautour rongeait aux enfers les entrailles (M.).
- 13Ixion, attaché à un roc pour avoir voulu violer Junon (M.).
- 14Sisyphe, fils de Vulcain, condamné à rouler un rocher (M.).
- 15L e Phlegeton, feuve de l’Enfer (M.).
- 16Tancrède, opéra de Danchet (M.).
- 17Mégère, une des furies (M.).
- 18Deux plantes dangereuses (M.).
- 19Égide est le bouclier (M.).
- 20Auteur de cette pièce (M.).
- 21C’est-à-dire de l’éloquence. Il avait professé la rhétorique aux jésuites d’Orléans (M.).
- 22Voltaire (M.).
- 23Maison de campagne de M. l’abbé Bignon (M.).
- 24Nom de baptême des Bignons (M.).
- 25[le cardinal de Richelieu (M.).
- 26le Palais-Royal (M.).
- 27La Sorbonne (M.).
- 28Richelieu en Touraine, et la rue de ce nom à Paris (M.).
- 29Le duc de Richelieu, nommé pour commander les troupes combinées d’Espagne, de France et de Gênes, conre celles de la Reine d’Hongrie et de Sardaigne qui avaient formé le siège de Gênes en 1747 (M.).
Clairambault, F.Fr.10718, p.219-34 imprimé - F.Fr.10478, f°211-220 - F.Fr.13659, p.275-90 - Lille BM, MS 68, p.450-79