Ode à la République d'Hollande
Ode à la république d’Hollande1
Fière et superbe république
Qui par d’insignes attentats
Parvint au titre magnifique
De Haut et puissant État,
Et qui par l’éclat de ce titre
Prétend s’ériger en arbitre
De tous les différends des rois.
Par ta politique insensée
Tu vas bientôt être forcée
A subir de nouvelles lois.
Notre prince qui met sa gloire
Dans le bonheur de ses sujets
Et qui des fruits de la victoire
N’en veut point d’autre que la paix,
C’est un roi qui sur tes frontières
Vient de vaincre dans leurs barrières
Tes plus intrépides soldats.
c’est lui dont les exploits rapides
va punir tes complots perfides
jusqu’au centre de tes États.
Ô république infortunée,
Qu’espères-tu de tes efforts ?
Peut-être qu’en moins d’une année
Nous serons maîtres de tes ports.
Compte combien de villes prises ;
Tu vois deux provinces conquises ;
Berg-op-Zoom n’existe plus.
Eh, qui sait si ta capitale
N’aura pas une fin égale ?
De tels désastres lui sont dus.
Tels sont les fruits de l’équilibre,
Système faux, mal concerté,
Qui loin de te rendre plus libre
Donne atteinte à la liberté.
Pour tenir la balance égale
Dans une alliance fatale
Tu t’es jetée à bras ouverts.
C’et ton malheur, la balance
Penche du côté de la France
Et tes États sont dans les fers.
- 1Autre titre: Ode à la république d’Hollande par le P. D. Catignon, bénédictin, sur la prise d’assaut de la ville de Berg-op-Zoom
Clairambault, F.Fr.12717, p123-24 - Maurepas, F.Fr.12650, p.290-91 - F.Fr.13659, p.125-26 - F.Fr.15151, p.244-47 - BHVP, MS 580, f°22r-23r