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Sonnet à M. de Voltaire

Sonnet à M. de Voltaire1
Quelle est donc aujourd’hui cette plume insolente2
Qui, suivant les transports d’une aveugle fureur,
Des chants harmonieux que ta Minerve enfante
S’efforce, mais en vain, d’affaiblir sa douceur ?

Arme-toi pour punir sa colère impuissante
De ces traits dont ta main foudroya maint auteur
Afin qu’à ses dépens, devenant plus prudente,
Désormais elle sache arrêter son ardeur.

Que crains-tu ? Phoebus t’offre une main secourable,
Le Pinde à tes desseins fut toujours favorable.
Fais donc, savant Voltaire, éclater ton courroux.

Mais que dis-je, il vaut mieux mépriser cet outrage,
Car l’honneur qu’il aurait d’expirer sous tes coups,
Serait encore pour elle un trop grand avantage.

 

  • 1 Sonnet à M. de Voltaire au sujet du procès contre Travenol, violon de l’Opéra, par l’abbé Besson, jeune homme de 18 ans. (M.).
  • 2On veut parler ici du mémoire de l’avocat Juvigny contre Voltaire (M.).

Numéro
$3294


Année
1747 septembre




Références

F.Fr.13659, p.47 et p.95