Sans titre
De Lowendal aimable épouse,
Apprends sans en être jalouse
Que ce héros avec vigueur
Vient d’enlever une pucelle ;
Souffre la gloire dans son cœur :
Tu n’avais de rivale qu’elle.
Pour prendre enfin ce pucelage,
Il fallait et tout son courage
Et toute son habileté ;
Car de cette vierge indomptée,
Telle était l’intrépidité
Que toujours on l’avait ratée.
Mais tu sais sa valeur extrême
Et tu peux juger par toi-même
Si contre un semblable vainqueur,
Il est aisé de se défendre.
Non, il n’est ni place ni cœur
Qu’il ne force enfin à se rendre.
Chantons sa dernière victoire,
Et quelque puisse être sa gloire,
Quoique rien ne trouble son cœur
De ses exploits et de nos fêtes
Isabelle sera toujours
La plus chère de ses conquêtes.
Clairambault, F.Fr.12717, p127-28 -Maurepas, F.Fr.12650, p.289-90 - F.Fr.13658, p.281-82 et p.401-02 -F.Fr.15151, p.228-30 - Arsenal 3133, p.673 - Mazarine Castries 3989, p.307-08