Le Paradis terrestre de Madame du Bocage1
Quand de Milton la rivale nouvelle
Vante le sort de nos premiers parents,
Ami lecteur, sais-tu pourquoi la belle
Regrette Eden et les mœurs de ce temps ?
Adam aimait et prouvait sa tendresse
Par des transports sans cesse renaissants,
Mais ce partage, et c’est ce qui la blesse,
N’est pas celui de ses faibles tableaux.

• 1Ces deux articles ne doivent rien diminuer du mérite ni de l’esprit de Mme du Bocage. On pourrait même ne pas lui disputer le talent de la versification, mais on sait que cela ne suffit pas pour un ouvrage de l’espèce du sien, si dans 7 ou 8000 ans depuis la création du monde on ne compte pas 7 ou 8 bons poèmes épiques, il n’y a point à rougir de n’avoir pu atteindre son but. Quand à la seconde réflexion, on sent bien qu’elle n’a rien de personnel; c’est une plaisanterie à laquelle on n’a pas pu se refuser en voyant cet endroit du chapitre IV : Sans les baisers d’Adam, Eve ne comprend rien ; / Quand de pareils époux reviendraient-ils au monde (M.).