Sans titre
Quand je vis partir l’excellence
De Richelieu1
,
Je prédis la mauvaise chance,
Hélas, mon Dieu !
Ce pilote ignore les vents
De l’Angleterre ;
Il ne sait qu’embarquer les gens
Pour l’île de Cythère.
Il faut pourtant payer la peine
De ce marin ;
Il n’est pas juste qu’il revienne
Et qu’il n’ait rien.
Nous lui donnons pour pension
Le soin des filles,
Le bourdon sera son bâton2
,
Ses lauriers des coquilles.
Si vous comptiez sur la prudence3
De ce cerveau,
Vous en auriez trop d’espérance.
Princes héros,
N’employez cet esprit follet
Et son Voltaire
Qu’à vous amuser au ballet
Du Temple de la Gloire.
- 1Sur M. le maréchal de Richelieu, nommé pour commander les troupes destinées à passer en Écosse au secours du Prince Édouard, fils du chevalier de Saint-Georges, parti pour recouvrer son ancienne couronne.
- 2M. de Richelieu aspire à être maréchal de France.
- 3Cette dernière strophe ne figure que dans Marville.
Maurepas, F.Fr.12649, p.225 - F.Fr.10477, f°294 - F.Fr.12682, f°48v - F.Fr.13657, p.507-08 - F.Fr.13657, p.507-08 - F.Fr.13658, p.179 - F.Fr.15142, p.109-10 - BHVP, MS 550, f°59v - Mazarine Castries 3989, p.191-94 - Marville, II,247-48