Chanson sur le concile d'Embrun
Chanson sur le concile d’Embrun
D’Embrun la grand’ville
Vient d’avoir l’honneur
De voir un concile,
Des autres la fleur,
Car celui de Trente
N’est qu’un vrai cognefestu
Lanturlu, lanturlu.
Un prélat sans tâche1
Désintéressé,
Qu’une vive attache
Vers le bien pousse,
De cette assemblée
Digne chef est reconnu.
Lanturlu, lanturlu.
Messieurs ses confrères,
Prélats de renom2
,
Que l’on nomme pères
Pour bonnes raisons
Pour ce grand ouvrage
Ont le Saint Esprit reçu
Lanturlu, lanturlu.
Un pasteur débile,
D’un sens hébété,
D’un vieil évangile
Toujours entêté,
Par le saint Synode
Bientôt sera confondu
Lanturlu, lanturlu.
Un promoteur sage
Et sans passion,
Sachant pour son âge
Sa religion,
Ouvrit l’assemblée
Par ce discours impromptu
Lanturlu, lanturlu.
Seigneurs, ce bonhomme
Dit en plus d’un lieu
Sans respect pour Rome
Qu’il faut aimer Dieu.
L’horrible maxime,
Sur ce par moi est conclu
Lanturlu, lanturlu.
La chose pesée
Par chaque prélat,
Toute l’assemblée
Sans aucuns débats
Sur cette doctrine
S’écria, tout est perdu
Lanturlu, lanturlu.
Dans un séminaire
Que ce vieux docteur
Aille se défaire
De pareille erreur
Sans doute il radote,
Il a trop longtemps vécu
Lanturlu, lanturlu.
La cause est finie,
Dit le président,
Seigneurs, je vous prie,
Dînons amplement.
Pour toi, vieux pontife,
Va manger des gratteculs.
Lanturlu, lanturlu.
Clairambault, F.Fr.12700, p.334-36 - Maurepas, F.Fr.12631, p.445-47 - F.Fr.12800, p.309-10 - F.Fr.15143, p.429 - F.Fr.13660, f°1160v-161v - Arsenal 2976, p.24-26 - BHVP, MS 639, p.438-443