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Sans titre

L’innocence enfin triomphante
Paraît en ce jour à nos yeux.
Sa blancheur est plus éclatante
Que n’est le plus brillant des dieux.
L’iniquité couvrait ses charmes,
Mais la vérité par ses larmes
Dissipe ce nuage affreux,
Comme une pluie salutaire
Chasse la nue téméraire
Qui couvre le flambeau des cieux.

Elle vole pour prendre place
Dedans le temple de Thémis
Et pour y réprimer l’audace
De ses plus cruels ennemis.
Elle abat l’indigne cohorte,
Ose lui fermer la porte,
Elle brave l’iniquité
Quoiqu’elle eût en main cette foudre
Qui devait la réduire en poudre
Et toute la Société.

Le pontife qui la protège
S’en promet un heureux succès
Quand d’un ministre sacrilège
Thémis abhorre les excès,
Elle parle et sa voix terrible
Détruisant son complot horrible
Met le trouble dans tous les cœurs
Mais il faut pardonner un crime
Pour qu’une innocente victime
Ne succombe à tant de fureur.

Ô vous, odieuse cabale,
Voyez trop tard où vous conduit
Cette Société fatale
Qui vous dirige et vous séduit.
J’aperçois dessus votre tête
Le noir orage qui s’apprête
Et la foudre qui vous poursuit,
Ôtant aux dieux une victime,
Vous vous ouvrez le noir abîme
Qui conduit à l’éternelle nuit.

 

Numéro
$3109


Année
1732




Références

Turin, p.233-34


Notes

Ce texte pourrait appartenir à $2007, selon une note, ce qui serait corroboré par sa nullité stylistique. Donc retenu tardivement, ce qui explique qu'il n'est pas dans l'ordre du manuscrit de Turin.