Sans titre
Polignac seconde
Le petit moucheron1
Lui dit faut de la fronde
Nous faire les patrons
Afin d’exterminer le Régent et sa race
Ainsi que les Bourbons don don
Puis après tout cela la la
De régner à leur place.
J’y consens, dit du Maine,
Mais je ne suis pas né
D’un roi ni d’une reine
Car le fait est prouvé
Qu’avant que ma maman se livre au monarque
De Lauzun un poupon don don
Dans les flancs lui coula la la
C’est chose de remarque.
J’enrage dans mon âme
D’être fils de putain.
Voici le bœuf et l’âne
Contons-leur mon chagrin.
Messieurs, pour cet effet venez manger ma soupe
Bon foin, force chardons don don
Quantité y aura
Nous casserons la croûte.
Entendant la semonce
Joseph s’est écrié :
Qui t’a, fagot de ronce,
Aussi mal fagoté ?
Quoi ! tu prétends ici suborner ces deux bêtes
Nous t’en empêcherons don don
Et Dieu t’en punira la la
Par des cornes à la tête.
Vous prenez mal la chose,
Bonhomme, écoutez-moi.
Nous aurons même cause,
L’enfant Jésus et moi.
On dit qu’il est bien fils de la Vierge Marie
Mais on a grand soupçon don don
Qu’il n’est point de Juda la la
De la race sorti.
Je voulais faire entendre
A ces deux animaux
Que Jésus pouvait rendre
Sur des écrits nouveaux
Un édit qui cassait celui de la Régence
J’offais un million don don
Place au conseil d’Etat la a
Pour ces deux révérences.
Par un nouveau système
Je prétends revenir
Contre l’édit suprême
Qui veut m’anéantir.
Je soutiendrai partout
Les droits de ma naissance
J’empêcherai Bourbon don don
Quand le cas échera la la
De gouverner la France.
Courant à toute outrance
Bourbon au nouveau-né
A fait sa remontrance
D’un air tout courroucé.
Défendez donc, Seigneur, la chasse à la canaille,
Je jure par Pluton don don
Si tu ne le fais pas la la
J’enverrai tout au diable.
A cette pétulance
Joseph a répondu
Pour ton irrévérence
Contre l’Enfant Jésus
Tu seras désormais privé de toute chasse
D’autre punition don don
A présent tu n’auras la la
Pour punir ton audace.
Seigneur, on vient vous dire
Que j’ai su déroger.
Je pourrais les dédire
Si je pouvais prouver
Que pour les fleurs de lis j’ai toujours [?]
Si j’ai quitté Bourbon don don
Las, n’en pourrait-il pas la la
Avoir sous sa chemise.
- 1Duchesse du Maine (M.).
Clairambault, F.Fr.12696, p.389-92 - Mazarine Castries 3982, p.274
= vers 638-709 du Noël de 1717. Cf $3044. Seule la dernière strophe, d'ailleurs incohérente, paraît originale.