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Sur La Taste

             Sur la Taste
Fils d’un donné de saint Benoît
Et d’une sœur ex-lazariste1 ,
Satan me suivit à la piste
Et me fit moine de son choix.
Alors, plein de reconnaissance,
Je mis sur sa haute puissance
Tout ce qu’admirait le chrétien
Et, pire qu’un manichéen,
Je le fis plus grand que Dieu même.
Satan de son côté par son vouloir suprême
M’ôta mon froc et il fit bien,
Car s’il eût attendu de Fleury l’heure extrême,
Le diable et moi n’étions plus rien2 .

  • 1Le père de Dom La Taste avait été donné de saint Benoît au prieuré de la Dorade à Toulouse. S’ennuyant de cet état, il en sortit et épousa une fille fort jolie, qui avait été sœur de charité, qu’on appelle sœur du pot. Elle avait pareillement renoncé à cet état. De ce mariage sont venus deux fils, tous deux moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, dont Dom Louis la Taste en est un, lequel s’est rendu fameux par de nombreux ouvrages contre les miracles. La mère de D. Louis La Taste vivait veuve et demeurait à Toulouse en 1738. (M.).
  • 2Le père de D. La Taste s’étant marié, se fit marchand à Toulouse, où il gagna quelque bien et depuis se retira à Bordeaux. (M.)

Numéro
$2948


Année
1738




Références

Clairambault, F.Fr.12808, p.189-90 - Maurepas, F.Fr.12635, p.97-98 -  F.Fr.13662, f°150r - F.Fr.15149, p.148-49 - F.Fr.15231, f°215r - BHVP, MS 659, p.237


Notes

Poèmes proches : $2887 et $2905