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Sans titre

Voilà ce maréchal illustre1 ,
Qui, dans son quinzième lustre,
Des bras d’infâmes ravisseurs
A tiré par son seul courage
Une beauté sans défenseurs :
C’est que les héros n’ont point d’âge.

Goûtant aujourd’hui sa victoire,
Qu’il jouisse enfin de sa gloire,
Au milieu de tous ces guerriers :
À sa valeur rendons hommage :
Couronnons son front de lauriers :
Chantons les héros n’ont point d’âge.

  • 116 novembre 1785b. Le début du sieur Volange à la Comédie italienne si bruyant, si tumultueux en 1779, n’était rien auprès de l’arrivée du sieur Gillet avant-hier à l’Ambigu comique. C’est que non seulement les amateurs s’empressaient d’avoir des billets pour entrer à ce spectacle, mais une foule plus nombreuse encore s’était rendue afin de voir passer le personnage qu’il s’agissait de célébrer : on eût cru que le Roi ou la Reine allait venir sur les boulevards : enfin il est arrivé précédé d’une trentaine d’invalides, ses camarades. Tout l’état-major de l’hôtel s’était fait un devoir de s’y rendre, et M. Gilibert le major avait amené le sieur Gillet dans carrosse. Il a été reçu aux acclamations de toute l’assemblée et afin que personne ne pût le méconnaître, on était convenu qu’il resterait durant tout le spectacle, le chapeau sur la tête avec une cocarde blanche. À la fin de la pantomime intitulée Le Maréchal des Logis, qui n’est que la représentation de sa glorieuse aventure, on l’a fait monter et asseoir sur le théâtre pour entendre deux couplets à sa louange. C’est Mlle Julie, actrice faisant le rôle de la jeune fille qui, après l’avoir embrassé, les lui a chantés. Voici ceux d’un anonyme bien préférables aux autres (M.).

Numéro
$2586


Année
1785




Références

Mémoires secrets, XXX, 67