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Sans titre

Sous ces portiques de lauriers1
Me trompé-je ? Qui vois-je au séjour des guerriers
Siéger près de Lamballe, à ses offres propice ;
D’un festin, d’un concert, d’un brillant artifice,
Faire effrontément les honneurs ?
Qui vois-je ?… Gilibert : ô honte de nos mœurs !
Toi, fille, nièce et sœur d’inspecteurs de police !

  • 131 décembre – M. l’abbé d’Espagnac, chanoine de l’église de Paris, jeune ecclésiastique visant à l’épiscopat, bel esprit, philosophe, galant, homme de cour, réunissant tous les contraires en un mot, sous prétexte de faire entendre à Mme la princesse de Lamballe, M. Garat, ce phénomène étonnant même pour les plus habiles musiciens, a obtenu la permission de lui donner une fête à cet effet. En conséquence, logé trop à l’étroit dans sa maison canoniale pour recevoir son altesse sérénissime, il a demandé au baron d’Espagnac son père, le gouvernement des Invalides, où ont été invités beaucoup de duchesses, de femmes de cour et de seigneurs. Le tout s’est très bien passé. On a été enchanté du goût et de la magnificence de l’amphitryon. Mais ce qui a révolté, ç’a été de voir faire les honneurs de la fête à Mme de Gilibert, sa cousine, et femme de M. de Gilibert, major des Invalides, très bien éduquée, charmante, mais tachée du péché originel d’être fille du sieur Framboisier, inspecteur de police, sœur du sieur Framboisier de Beaunay, inspecteur de police, nièce du Sieur de la Jannière, ancien inspecteur de police etc. Un plaisant, indigné de cette indécence, en a témoigné sur-le-champ son humeur par la boutade suivante (M.).

Numéro
$2514


Année
1782




Références

Mémoires secrets, XXI, 266