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Sans titre

Ce n’est plus la sainte écriture
Qui révèle la sainte loi.
Au milieu d’une chambre obscure
Deux chandelles donnent la foi.
Notre évangile est une optique :
Laissez la bible au peuple hébreu,
Et dans la lanterne magique,
Venez connaître le vrai Dieu1 .

  • 117 avril 1782 a. Le mercredi 10 de ce mois, jour où l’on représentait pour la seconde fois à la nouvelle salle du théâtre français, on donnait Les Femmes savantes. Mme la comtesse de Genlis arriva avec ses pupilles et M. le duc de Chartres ; malgré la présence du prince, le gouverneur fut hué d’une manière très désagréable. Peu après vint Mme de Montesson avec M. le duc d’Orléans, et on les applaudit singulièrement : les deux dames se trouvant par la position de leur loge en face l’une de l’autre, il s’ensuivit pendant toute la comédie des allusions de la part du public sensible jusqu’à l’indécence. Tout ce qu’il y a de ridicule dans le rôle de Dorimène, était reporté avec affectation du côté de Mme de Genlis, et tout ce qu’il y a d’honnête et de naïf dans le rôle d’Henriette était appliqué à Mme de Montesson, vers laquelle on se retournait avec de grands battements de mains, tandis qu’on ne jetait sur l’autre que des regards de dédain et d’indignation. Du reste, on ne cesse d’enfanter des couplets sur son compte. En voici encore un nouveau sur l’idée ridicule de son livre de faire apprendre aux enfants l’Écriture Sainte par des tableaux où l’on représenterait les principaux traits historiques de ce livre, et où on les leur ferait passer en revue dans une lanterne magique (M.).

Numéro
$2498


Année
1782




Références

Mémoires secrets, XX, 188-89