Contre Chabanon
Contre Chabanon
À Foncemagne1
on veut, dit-on,
Pour le fauteuil soporifique,
Faire succéder Chabanon.
Mais son mérite académique ?
Aucun : il est grand violon ;
Dans le sein de la compagnie,
Manquant d’accord et d’unisson,
Il rétablira l’harmonie.
- 115 novembre 1779c. L’Académie française a déjà tenu un comité pour se concilier sur l’élection future du successeur de M. de Foncemagne. Il paraît que tous les partis sont à peu près d’accord et se réunissent en faveur de M. de Chabanon, de l’Académie des belles-lettres. C’est un garçon bien né, de mœurs douces et liantes, porté ci-devant par M. de Voltaire, chez lequel il avait résidé longtemps et qui postule depuis dix ans. Son mérite littéraire est médiocre, et de ce côté il aurait dix concurrents à passer devant lui : c’est ce qui a donné lieu à l’épigramme suivante, pour l’intelligence de laquelle il faut savoir que c’est en même temps un excellent violon ; il passe entre les amateurs pour le premier coryphée en ce genre après M. de Saint-George (M.).
F.Fr.13653, p.79 - Mémoires secrets, XIV, 268 - Choix d'épigrammes, p.169