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Sans titre

Tu le savais aussi, toi qui nous a fait voir
L’âme d’un citoyen au séjour des esclaves1  ;
Turgot, sage Turgot ! de cruelles entraves
Enchaînaient dans leur course et Bacchus et Cérès ;
Quelle main osera les venger ? Tu parais,
Et soudain je les vois, pour enrichir ton prince,
Librement circuler de province en province :
Le commerce renaît, prend un vol plus hardi,
Et les moissons du Nord nourrissent le Midi.
Ministre de qui Rome eût adoré l’image,
Au nom du laboureur, je viens te rendre hommage :
Ton éloge en ce jour me doit être permis.
Quand la faveur des Rois, te faisait des amis,
Je me suis tu : mon vers suspect de flatterie
Eût été vainement l’écho de la patrie.
Mais lorsque tu n’as plus d’autre éclat que le tien,
Lorsque de ton pouvoir mon sort n’attend plus rien,
Je puis, libre de crainte ainsi que d’espérance,
Bénir mon bienfaiteur et l’ami de la France.

  • 128 septembre. On voit par la lecture de l’ouvrage de monsieur Roucher, que ce poète est de la secte des économistes ; ce qu’on juge aisément par l’éloge de M. Turgot, inséré à la fin du premier chant : comme il en est le meilleur morceau, on va le citer ; il vient après celui de Henri IV, qui savait tout le cas qu’on doit faire des cultivateurs (M.)

Numéro
$2437


Année
1778

Auteur
Roucher



Références

Mémoires secrets, XII, 120-21