Sans titre
Si je suis pauvre général1
,
Je suis un brave maréchal ;
Je sais exposer ma patrie
Et braver des miens le mépris.
Lorsque je marche aux ennemis,
Par ma manœuvre je leur crie,
Battu chaud, j’ai bon dos ;
Poisson soutient Soubise,
La France paiera nos sottises.
J’allais combattre Ferdinand,
Et je le croyais par devant ;
Mais il s’est trouvé par derrière.
Pense-t-on qu’un Hanovrien,
Puisse agir en Italien,
C’est au-dessus de ma visière ?
Battu chaud, j’ai bon dos ;
Poisson soutient Soubise,
La France a payé nos sottises.
A Rosbac le Prussien si fier
Pouvait-il jamais espérer
Me vaincre en bataille rangée ?
Moi qui ne m’y rangeai jamais,
Je m’en épargnai tous les frais.
L’éclair dissipa mon armée.
Battu chaud, j’ai bon dos ;
Poisson soutient Soubise,
La France a payé nos sottises.
Mais revenons à Lutzelberg,
Où je vois triompher Chevert
Sans vouloir partager sa gloire :
C’en était fait des ennemis :
Si je marchais, ils étaient pris ;
Je fis échapper la victoire.
Battu chaud, j’ai bon dos ;
Poisson soutient Soubise,
La France a payé nos sottises.
Prince fait pour être chéri,
Soyez heureux et favori,
Mais ne commandez pas l’armée ;
Au bien qui vous arrivera
Vous verrez qu’on applaudira :
Abandonnez vos destinées
Tôt, tôt, tôt, battez chaud,
Tôt, tôt, tôt, bon courage,
Que Broglio finisse l’ouvrage.
- 128 mars 1762. Quelque plaisant a trouvé la parodie de l’ariette du Maréchal, digne d’être continuée : on y a ajouté les couplets suivants : (Mémoires secrets). Ce texte est donc la suite de $1198.
Raunié, VII, 333-34 - F.Fr.10479, f°652r (incomplet) - Mémoires secrets, I, 52-53 - Barbier-Vernillat, III, 158-59
Suite, non retenue par Raunié, de $1198