Sur le mariage du roi
Sur le mariage du roi
Pour assurer son bonheur
La France veut un successeur.
Un seul rejeton du sang des Bourbons
Ne peut calmer sa crainte.
Quoi ! n’en est-il pas de millions
Pour arrêter ses plaintes ?
Vite, courrez chez les Germains,
Visitez aussi la Lorraine,
Voyez chez l’Anglais,
Chez le Polonais,
Parcourez l’Italie,
Mais surtout pour faire un bon choix
Prenez fille jolie lan la
Prenez fille jolie.
Voyez s’il n’est point au Japon
Quelque princesse de renom.
Dans ce pays-là on en trouvera,
J’en donne ma parole.
Le bon Louis l’épousera
Plutôt que l’Espagnole lan la
Plutôt que l’Espagnole.
Mais pourquoi se donner le soin
D’’en aller chercher si loin
Dans sa nation,
Chez la Fillon,
On voit tant de princesses
En bonne disposition
De frétiller des fesses lan la
De frétiller des fesses.
Du Maine n’est pas assez grand,
Toulouse est encore un enfant,
D’Orléans mutin,
Conti Turlupin
Ne sont point notre affaire
Mais les Condés pour le certain
S’entendent mieux à faire lan la
S’entendent mieux à faire.
On pourra de la Charolais
Voir un Dauphin dans quatre mois ;
Clermont la vaut bien,
Sens n’en cède rien,
Quel bonheur pour la France !
De trouver dans ses filles
Autant d’expérience.
F.Fr.10475, f°250r-251r