Calotte pour M. Ricard, greffier de la cour des comptes et du pays
Calotte pour M. Ricard,
greffier de la cour des comptes et du pays
L’effrayante Société
Ayant à nous représenté
Qu’il est d’une extrême importance
De donner quelque récompense
Au double greffier de Ricard,
Le grand défenseur de Girard,
Nous, commandant de la Calotte,
Avons d’abord pensé sans faute,
Le tout fort bien examiné
Et nous avons déterminé
Dans le dernier conseil de guerre
De publier par toute terre
Du Régiment seul grenadier
Cet homme sans aucun quartier
Qui pour Girard a tant d’attache
Qu’il nous brûlerait la moustache
Et nous exterminerait tous
Si nous ne le croyons absous
Dès aujourd’hui par la justice
De toute ordure et de tout vice,
Et si nous croyions innocents
Les Cadières privés de sens.
Il est vrai qu’il a bonne pince,
Mais comme il a des airs de prince,
Que d’ailleurs il est sans défaut
Nous croyons qu’après Mauricaud
Il jouera le même rôle
Qu’il sut jouer lors du Contrôle.
On ne vit point de double emploi
Mais y régner la bonne foi,
La sincérité, la droiture
Pour éviter toute censure.
Comme nous savons que son fils
N’est pas un mange-crucifix,
Un tartufe, un franc hypocrite,
Car il fut toujours jésuite
À rendre aussi bien qu’engager
Et sans jamais rien ménager,
Tenant Sabatier pour un homme
Que devrait canoniser Rome
Et l’évêque de Sisteron
Cent fois plus sage qu’un Caton.
Nous le nommons en survivance
De la charge de conséquence
Dont par notre dernier brevet
Son père jouit sans effet.
Fait en l’année des plus tristes
Qu’on renversa les règlements,
Qu’on noircit tous les innocents
Et qu’on blanchit les loyolistes.
F.Fr.23859, f°143