Sonnet
Sonnet1
Serviles courtisans, dangereux politiques,
Que le Ciel en courroux fit juges des mortels,
De l’auguste Thémis n’allez-vous aux autels
Que pour les profaner par des arrêts iniques ?
L’innocence aux abois gémit sous vos décrets.
Pourquoi l’opprimez-vous pour sauver un coupable ?
Membres dégénérés d’un sénat vénérable,
Vous en allez ternir la gloire pour jamais.
Déjà non loin de vous la céleste colère
Par un signe effrayant2
annonce son tonnerre
Juges, vos seuls remords peuvent le prévenir.
Le glaive est suspendu sur vos coupables têtes ;
Le Ciel est irrité, ses vengeances sont prêtes,
Et s’il diffère encore, c’est pour vous mieux punir.
Clairambault, F.Fr.12702, p.159 et 255 - Maurepas, F.Fr.12632, p.229 - F.Fr.15020, f°249 - F.Fr.15145, p.427-28 - F.Fr.15231, f°94r - F.Fr.15243, f°53r - F.Fr.23859/1, f°26r - BHVP, MS 602, f°190r-190v - Lille BM, MS 66, p.440-41 - Turin, p.79