Réponse à l'auteur de l'ode apologétique pour la défense du Père Girard
Réponse à l’auteur de l’ode apologétique
pour la défense du Père Girard
Toi qui donnes l’essor à ton faible génie
Pour apologiser l’illustre infortune
Dont le rare mérite excite la manie
Des envieux qui l’ont prôné,
Rengaîne tes creuses idées.
Nous avons admiré ses heureuses pensées
Nous détestons aussi ses crimes odieux
S’il n’eût fait que prêcher, il fleurirait encore.
Mais ne sois pas surpris si le public l’abhorre
Qui l’ayant cru bien sain, le reconnaît lépreux.
Son esprit emmiélé, ses funestes maximes
Confondaient avec art la nature et la loi.
Sous ombre d’éclaircir par de subtils sophismes
Il surprenait le cœur d’une innocente foi.
Mais il a comblé la mesure.
Le ciel qu’il offensait découvre l’imposture
Et laisse au parlement le soin de la punir.
Il le fera bientôt par un cruel supplice.
Veuille le tout-puissant, arrêtant sa justice
Toucher son cœur de repentir.
En vain par des accents empruntés à la fable
Tu prétends empêcher le public de parler.
S'il est hardi censeur, il est juge équitable.
Le mérite a de lui ce qui le fait briller
Et bien souvent la voix publique
Prévient d’un esprit prophétique
La lenteur de la vérité,
Elle dépeint ses traits, son céleste visage,
Et dès qu’elle paraît, elle sait rendre hommage
Au jugement qu’elle a porté.
Clairambault, F.Fr.12702, p.195-96 - Maurepas, F.Fr.12632, p.235-36 - F.Fr.15231, f°88 - F.Fr.15145, p.387-89 - F.Fr.15243, f°106 - F.Fr.23859, f°7
$1894 et $1896 réfutent $1893 qui est une défense du P. Girard