Imprécations du 11 septembre 1731, jour des conclusions des gens du Roi du parlement d'Aix sur l'affaire de la Cadière
Imprécations du 11 septembre 1731,
jour des conclusions des gens du roi
du parlement d'Aix
sur l'affaire de la Cadière1
D'Eguilles, Gueydan et Ripert,
Vils esclaves d'un jésuite,
Vous qui condamnez de concert
Une vierge par lui séduite.
On voit bien l'esprit qui vous guide
Et que la faveur de la cour
Qui vous ronge comme un vautour
A tous vos jugements préside.
Le Ciel vengeur d'un tel forfait,
Saura bien punir votre crime,
Et le sénat par son arrêt
Sauvera l'innocente victime.
Qu'à jamais les races futures
Parlent de vous avec horreur,
Qu'on en parle à contrecoeur,
Que vos trois noms soient trois injures !
Que vos femmes soient adultères,
Vos proches ligués contre vous !
Que vos fils, honteux comme hiboux,
Rougissent d'avoir de tels pères !
Que la France et l'Europe entière
Oyant prononcer votre nom
En fassent trois pas en arrière
En signe d'exécration !
Que votre inquiète paupière
S’ouvre à tout moment et sans fruit ;
Que l’image de la Cadière
Vous persécute jour et nuit ;
Que devant l’Etre souverain
Dans un an cités à répondre
Aggravant sur vous trois sa main
Il puisse à jamais vous confondre.
Que vos filles pour directeurs2
Ne trouvent que des molinistes
Et pour comble de vos malheurs
Que vos fils se fassent jésuites.
F.Fr12800, p.396 - F.Fr.15145, p.443-45 - F.Fr.15231, f°109 - F.Fr.15243, f°79 - F.Fr. 23859, f°54 - BHVP, MS 602, f°177r-177v - Arsenal 2962, p.522-24 - Stromates, I, 96-97 - Besançon BM, MS 561,p.157-58 - Lille BM, MS 69, p.202-04