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Sur les dames du Marais

Sur les dames du Marais
Montion, quelle rage
Te force donc d'aimer
Un homme sans courage1
Qui se fait mépriser
L'on voit sur son visage
La figure d'un fat
Et d'un franc pied plat.

En quoi peuvent te plaire
Belville et son rabat
Son coeur est mercenaire
Son âme sans éclat
Tu sais comme il sait faire
Pour forcer quand il veut
La fortune au jeu.

Orry n'a de tendresse
Que pour sa belle-soeur
Et son frère sans cesse
Lui sert d'entremetteur
De peur qu'une maîtresse
N'ait sa part à son tour
Des fruits de l'amour.

Vieux Maisons, quel mystère
Assaisonne l'amour ?
Est-il donc nécessaire
Qu'en public, au grand jour,
Ton mari débonnaire
Porte écrit sur son front
Ce sanglant affront ?

Predreau dont la tête
N'est pleine que de vent,
Pour faire une conquête
L'on s'y prend autrement.
Les amants que tu quêtes
Jamais de ta beauté
Ne seront tentés.

Jamais Laïs en Grèce
Ne fut autant catin
Que Vauvray la maîtresse
De tout le genre humain,
Car elle fait sans cesse
Par le premier venu
Son mari cocu.

 

  • 1M. Bauché, conseiller au Parlement (M.)

Numéro
$1825


Année
1738




Références

F.Fr.12675, p.304 et p.325-327 - F.Fr.13655, p.289 - F.Fr.15133, p. 487-89 - F.Fr.15137, p.344-46 - Arsenal 2934, p.369-71 - Arsenal 3116, f°231r-231v - BHVP, MS 548, p.196-98 - BHVP, MS 658, p.247-49 - Mazarine MS 2164, p.473-75 - Lyon BM, MS 1553, p.481-84