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Sans titre

Que votre sort est doux1 ,
Sage Déïdamie2 .
Achille auprès de vous
Passe pour votre amie ;
Sous ses habits de fille,
Il a, ce drôle-là,
Un bon pied de béquille
Du Père Barnabas.

Je ne m’étonne pas
Que le roi votre père
De vos secrets ébats
Ignore le mystère ;
Toujours se tait la fille
Qui réjouit son cas
D’un bon pied de béquille
Du Père Barnabas.

Mais pour d’autres combats
La gloire enfin l’appelle,
Ce brave fier-à-bras.
Eh bien, pars donc, dit-elle,
Mais qu’au moins, cher Achille,
Encore un jour, hélas,
Je tienne la béquille
Du Père Barnabas.

Dans l’ardeur de l’amour
Qui toujours me travaille,
Ce n’est pas trop d’un jour
Pour trouver qui te vaille.
Même à la plus gentille
Il faut bien ce temps-là
Pour choisir la béquille
Du Père Barnabas.

Ne crains point ma fureur
Dit le bon Nicomède.
Achille à ton honneur
Va trouver du remède ;
On épouse une fille
Et puis ailleurs on va
Faire agir la béquille
Du Père Barnabas.

  • 1Pièce jouée aux noces de M. le duc de Lorraine avec l’archiduchesse (M.).
  • 2Cette chanson fut faite par cinq femmes à table, sur l’opéra d’Achille et Déïdamie dans l’île de Chiros qui a été composé en italien et représenté à Vienne au mariage du duc de Lorraine avec la Reine d’Hongrie, et traduit en français par l’abbé Desfontaines, et joué à Paris au Théâtre-Français au mois d’octobre 1737.

Numéro
$1802


Année
1737




Références

F.Fr.12675, p.290-92 - F.Fr.15133, p. 404-05 - Arsenal 2934, p.316317 - Arsenal 3136, f°211r212v - BHVP, MS 548, p.178-80 - BHVP, MS 658, p.212-13 - Mazarine MS 2164, p.439-40 - Mazarine Castries 3986, p.430-32 - Lyon BM, MS 1553, p.387-90