Messieurs nos généraux
Le jour des Quatre Temps
Ne se défiant de rien
Dormaient tranquillement.
Messieurs les Allemands
Comme de vrais bandits
Les sont venus chercher
Jusque dans leurs lits.

Messieurs nos généraux
Ne voulant point de bruit
S’en allaient en chemise
Et en bonnet de nuit ;
Messieurs les Allemands,
non contents de cela,
Les ont encore suivis
Jusque sous Guastalla.

Messieurs les Allemands
Qui sont de grands brutaux
Ne se contentant pas
De leur portemanteaux
Après nos généraux
Toujours plus acharnés
Suivaient les bonnes gens
Tristes et consternés.

Messieurs les généraux
Ont vu ces furieux
Le dimanche suivant
Encore marcher à eux.
Messieurs les Allemands
Sans entendre raison
Les saluèrent d’abord
A grands coups de canon.

Messieurs nos généraux
A la fin révoltés
De les voir abuser
Si fort de leurs bontés
Lâchèrent nos soldats
Qui ne sont pas souffrants
Et qui firent arrêter
Messieurs les Allemands.

Messieurs nos généraux
Virent dans le moment
Qu’il leur en coûtait cher
D’être trop endurants.
Messieurs les Allemands
Trouvant à qui parler
Ont vu que le meilleur
Est de se retirer.