Sur la mort du P. Girard, jésuite
Sur la mort du P. Girard, jésuite
Du nouveau saint de Loyola
Chantons l'apothéose
Et qu'un profane après cela
pense encore mal, s'il l'ose,
D'un saint des plus accrédités
Qu'on va fêter de tous côtés.
A Dôle, en la France-Comté,
Son chaste corps repose.
En Provence de son vivant
Le saint fit une sainte
Et par devant et par derrière
La marque en est empreinte
Pour mieux mêler leur sainteté
Il la tourna de tous côtés
Mais voyez la déloyauté :
L'ingrate s'en est plainte.
Lorsqu'un peu trop on le pressa
Il eut la bouche close
Et si depuis il confessa
Presque toute la chose,
Par ses juges déconcertés
Et tourné de tous les côtés
Son amour pour la vérité
En fut la seule cause.
Martyr, il a rendu l'esprit
Dans les bras d'un confrère
Et Dieu sait bien comme on s'y prit
En taillant son ulcère
Le reste bien empaqueté
Et parfumé de tous côtés
Comme si de rien n'eût été
Fut mis dans une bière.
Le dévot sexe féminin
Va par reconnaissance
Un cierge béni à la main
Marquer sa bienveillance
À cause de la rareté
L'encenser de tous les côtés
Et de Mahomet la cité
Lui souhaiter jouissance1 .
Du nouveau saint de Loyola2
Chantons l'apothéose,
Et qu'un profane après cela
pense encore mal, s'il l'ose,
D'un saint des plus accrédités
Qu'on va fêter de tous côtés.
A Dôle, en la France-Comté,
Son chaste corps repose.
En Provence de son vivant
Le saint fit une sainte
Et par devant et par derrière
La marque en est empreinte
Pour mieux mêler leur sainteté
Il la tourna de tous côtés
Mais voyez la déloyauté :
L'ingrate s'en est plainte.
Lorsqu'un peu trop on le pressa
Il eut la bouche close
Et si depuis il confessa
Presque toute la chose,
Par ses juges déconcertés
Et tourné de tous les côtés
Son amour pour la vérité
En fut la seule cause.
Martyr, il a rendu l'esprit
Dans les bras d'un confrère
Et Dieu sait bien comme on s'y prit
En taillant son ulcère
Le reste bien empaqueté
Et parfumé de tous côtés
Comme si de rien n'eût été
Fut mis dans une bière.
Le dévot sexe féminin3
Va par reconnaissance
Un cierge béni à la main
Marquer sa bienveillance
À cause de la rareté
L'encenser de tous les côtés
Et de Mahomet la cité
Lui souhaiter jouissance.
Voyez ses traits, ah, les beaux yeux !
Vivant il fut difforme
Depuis qu’il règne dans les cieux
Quel changement de forme
Chères dévotes, écoutez
Et sentez bien de tous côtés
Ce saint, dit-on, a forniqué
Ah ! calomnie énorme !
A l'instant le dévôt troupeau
En ciseaux de commande
Vole au saint chacune un lambeau
N'en a pas qui demande.
Ses trésors empapillotés
Sont révérés de tous côtés
À cet abus de piété
Va succéder l'offrande.
En doutez-vous ? Par deux écrits
L'ordre du saint lui-même
Vient d'y préparer les esprits.
En rire est un blasphème.
Ces écrits partout colportés
Sont répandus de tous côtés
Malheur à l'incrédulité
O l'impudence extrême !
Clairambault, F.Fr. 12702, p. 449-51 - Maurepas, F.Fr.12633, p.225-27 - F.Fr.12675, p.99-102 (sauf dernière strophe) - F.Fr.15133, p. 301-04 -F.Fr.15137, p.103-06 - F.Fr.15243, f°4r-5r et f°73-74 et f°178r-179r - Arsenal 2932, f°114r-116r - Arsenal 2934, p.120-23- Arsenal 3116, f°186v-187r - BHVP, MS 542, p.169-72 - BHVP, MS 548, p.155-57 - Mazarine MS 2166, p.332-35 - Mazarine Castries, 3985, p.397-98 - Lille BM, MS 69, p.285-89 - Lyon BM, MS 1553, p. 269-72