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Le Lit de justice

Le lit de justice1
Dans un lit de justice,
Le Roi, d’un Parlement,
De sa bonté propice
Nous fait un beau présent.
Eh ! mais vraiment,
Nous avions un très grand besoin de ça.

Le Roi s’impatiente ;
Je n’en suis pas surpris,
Les princes le tourmentent2 ;
Ils sont des mal appris.
Eh ! mais vraiment,
Ils pourront bien se repentir de ça.

Plusieurs des pairs de France,
Pour montrer leurs talents,
Opinent en conséquence
Au rebours du bon sens.
Eh ! mais vraiment,
Ils pourront bien se repentir de ça.

Un d’entre eux3 ne put lire
Ce qu’il avait écrit,
Et son voisin de rire
Malgré tout son dépit.
Eh ! mais vraiment,
Il n’y a rien de si naturel que ça.

Mesdames de la ville,
Mesdames de la cour,
Pour chasser votre bile
Faites plutôt l’amour.
Eh ! mais vraiment,
Il n’y aurait pas tant de mal à ça.

  • 1Dans le lit de justice du 13 avril, les gens du Conseil commis pour tenir la place des magistrats furent relevés de leurs fonctions, et un nouveau Parlement de Paris fut institué. (R)
  • 2« Le 12 avril les princes du sang ayant appris que l’on devait tenir un lit de justice à Versailles pour établir un nouveau Parlement, mandèrent le sieur Sollet huissier en la chambre des comptes, et lui donnèrent mandement et pouvoir d’aller signifier dans le jour leur protestation à M. de Monval, greffier civil du Parlement, en l’interpellant de la déposer dans son greffe et d’en donner connaissance à MM. du Conseil siégeant au Palais ou autre. Ce qui a été exécuté à la lettre. (R)
  • 3M. le duc de Rohan‑Chabot. (M.) (R)

Numéro
$1304


Année
1771




Références

Raunié, VIII,222-23