Sur le comte de Clermont

Est-ce un abbé ? l’Église le renie.
Un général1 ? Mars l’a bien maltraité.
Suivons-le dans l’Académie ;
Il fut muet ; est-ce par dignité2 ?
Qu’est-il enfin ? son mérite est bien mince ;
On lui croyait la valeur d’un géant ;
Mais par malheur ce n’est qu’un pauvre prince,
Dont un auguste titre éclaire le néant.

• 1« Ce prince, écrit Collé, avait de très bonnes qualités, quoique mauvais général, et il était d’une bravoure reconnue. Aussi ignorant dans les arts et dans les lettres que dans la guerre, il les aimait cependant et les proté­geait. » (Journal historique.) (R)
• 2 Le comte de Clermont, pour être élu membre de l’Académie française, avait promis de renoncer à la récep­tion solennelle et aux honneurs dus à son rang. (R)