L'Exil du Parlement
L’exil du Parlement1
Louis, du nom de bien-aimé
Ton peuple te déclare indigne ;
Sans doute on t’avait mal nommé,
Louis, du nom de bien-aimé.
Par ton sceptre on est opprimé,
Si l’on n’est traître et fourbe insigne.
Louis, du nom de bien-aimé
Ton peuple te déclare indigne.
Tu tonnes sur tes bons sujets,
Tes faveurs sont pour qui t’offense.
Il fait bon se montrer mauvais,
Tu tonnes sur tes bons sujets,
Ton clergé brave tes décrets,
Ton Parlement prend ta défense.
Putains, maquereaux ou prélats
Sont les seuls que ta main caresse.
Il te faudrait des magistrats
Putains, maquereaux ou prélats
Mais l’usage ici n’étant pas
Qu’il s’en fasse de cette espèce,
Putains, maquereaux ou prélats
Sont les seuls que ta main caresse.
- 1 - Le Parlement s’obstinait dans ses poursuites et procédures pour refus de sacrements quoique ses arrêts fussent toujours cassés par le Conseil. Le Roi lui défendit par lettres patentes de continuer à connaître des affaires de sacrements, et, sur ses refus réitérés d’enregistrer les lettres, exila le 8 mai les chambres des Enquêtes et des Requêtes. (R)
Raunié, VII,222-23 - Barbier-Vernillat, III, 148