Étrennes au roi
Étrennes au roi
Bon jour et bon an, notre sire,
Nous prions tous Dieu qu'il t'inspire
Et rectifie tes sentiments
Pour voir ces affreux changements.
L'État n'est plus que brigandages,
Tout rempli de monstres sauvages,
Altérés du sang des humains
Qui puisent l'or à pleines mains,
Tandis qu'un peuple agonisant
Pâle, abattu, presque mourant,
Des enfants couchés sur la terre,
Sans pain expirent de misère.
Connais toute l'horreur d'un règne aussi affreux,
Arrache le bandeau qui te couvre les yeux,
Éloigne loin de toi ces tigres, ces vautours,
Ces ministres affreux qui infectent ta cour,
Prends un guide fidèle et de cœur magnanime,
Qui soit né pour le bien et non pas pour le crime.
Raunié, VII,199-200 - Arsenal 2964, f°89r