Le Siège de Carthagène
Le siège de Carthagène1
Écoutez la relation
Sincère et véritable
De la grande expédition,
A jamais mémorable,
Qui fera l’admiration,
La faridondaine, la faridondon,
De tous les siècles à venir, biribi.
Vernon, suivi de cent vaisseaux
Sur la liquide plaine,
Fend orgueilleusement les flots
Volant vers Carthagène,
Il a fait braquer son canon,
Dont l’effet a bien réussi.
Il encourage ses soldats,
Par l’espoir du pillage ;
Non, nous ne perdrons point nos pas,
Voici notre héritage ;
Nous pillerons les galions,
Car tout le trésor est ici.
D’abord le fort Bocachica,
Est tombé sous ses armes ;
Oh ! le plaisant siège à caca,
Dit-il à ses gens d’armes.
Oh ! par ma foi nous le tenons ;
Dans deux jours tout sera fini.
Il dépêche aussitôt sur l’eau
Une petite barque,
Où le grand capitaine Law
Très promptement s’embarque ;
Il vient à notre nation
En criant : Carthagène est pris !
En faveur d’un si grand succès,
Dans la ville de Londre,
On voit tous les braves Anglais
En grands transports se fondre :
Ils ont fait tirer leurs canons,
Les vitres s’en sont ressenties.
Cependant l’Espagnol vaillant,
Commandant dans la ville,
Veut à son tour être assaillant,
Et sort avec deux mille ;
Qui, braves comme des lions,
Ont reçu l’Anglais en ami.
Le grand Vernon qu’épouvanta
Telle déconfiture,
Dit : Amis, tenons-nous-en là,
La poire n’est pas mûre.
En hiver nous y reviendrons,
Il fait, ma foi, trop chaud ici.
Ensuite braquant ses vaisseaux2
,
Par un trait magnifique,
Il refend de nouveau les eaux,
Droit à la Jamaïque,
Criant par acclamation :
Vivat des tories le parti !
La faridondaine, la faridondon,
Dans tous les siècles à venir, biribi.
Raunié, VI,299-302 - F.Fr.12675, p.402-03 - F.Fr.15134, p.534-39 -F.Fr.15137, p.433-37 - F.Fr.15140, p.292-95 - Arsenal 2934, p.459-63 - BHVP, MS 542, p.340-45 - Mazarine 2356, f°100r-101r - Mazarine Castries 3987, p.398-402