La joie de M. de La Vrillière
La joie de M. de La Vrillière
Le roi m’a fait cocu dessus mon âme,
J’admire mon bonheur.
J’irai bientôt, le tout grâce à ma femme,
Au plus haut point d’honneur.
D’un pareil trait faut-il que je m’attriste ?
Je serai ministre, moi,
Je serai ministre.
Cocu d’un roi, le fait est honorable,
Peste ! je le sais bien.
Un noir chagrin serait très condamnable :
Ce serait fuir le bien.
Je ne veux point de ces honneurs austères,
Je suis La Vrillière, moi,
Je suis La Vrillière.
Dans ma famille un chacun a des cornes :
Pourrai-je en refuser ?
Tous mes parents les ont hautes, sans bornes.
Moi, sans les mépriser,
Si notre roi m’en veut planter cinquante,
Souffrons qu’il les plante, lui,
Souffrons qu’il les plante.
Raunié, V, 18-19 - F.Fr.12674, p.53-54 - F.Fr.15132, p.65-66 - Arsenal 2391, f°74r-75r - Arsenal 3116, f°48v-49r - Mazarine, MS 2164, p.163-64 - Mazarine Castries 3983, p.435-36 - Toulouse BM, MS 856, f°77v-78v
$0579 vu par le mari