Sans titre
Adieu, monsieur de Villeroy.1
Eh, pourquoi quittez-vous le roi2
?
Las ! que j’en sommes affligées
Je n’en serons bien consolées
Que vous ne soyez de retour
Et tout triomphant à la cour3
.
- 1 Adieux des Harengères de Paris à M. de Villeroy. — On dit qu’elles ont été à Villeroy par députation. Elles avaient voulu aller à Versailles ; M. d’Argenson, lieutenant de police, a paré le coup. (M.) (R)
- 2Villeroy, qui n’aimait ni le Régent, ni Dubois, oubliait trop souvent les égards qui leur étaient dus ; il se laissa même aller à traiter le cardinal avec la dernière arrogance. « Quelque mépris que le Régent eût pour les forfanteries du maréchal, remarque Duclos, il en était quelquefois piqué et avait été deux ou trois fois près de l’exiler ; mais la dernière incartade combla la mesure. Il sentit que c’était s’attaquer à lui‑même que d’outrager son ministre. Soit dessein formé de troubler le gouvernement, soit radotage du maréchal, dans l’un et l’autre cas, c’était un homme fort déplacé auprès du roi, et qui n’avait jamais eu d’autres qualités de gouverneur que la représentation. » On n’attendait qu’une occasion pour se débarrasser de lui ; elle se présenta le jour où il s’opposa à ce que le Régent parlât au roi en particulier, et on l’exila sans délai. (R)
- 3L’on fut bien étonné, lorsque le roi, à sa majorité, loin de rappeler son gouverneur, renouvela pour deux ans la lettre de cachet en vertu de laquelle il était exilé. (R)
Raunié, IV,133-34 - Clairambault, F.Fr.12698, p.241 - Maurepas, F.Fr.1231, p.42