Vers sur l’opéra de Callirhoe
Que ta Callirhoe m’enchante1 !
Que choix, quel goût, quel musicien !
Que les paroles coulent bien !
Que la musique en est coulante !
Dans cet opéra tout charmant
Les ballets coulent à merveille ;
Les vers coulants flattent l’oreille,
C’est un charme, un ravissement !
Tous les auteurs et les actrices,
Les voix, les danses, les coulisses,
Tout est aisé, tout est coulant,
Des yeux coulants de la princesse
De tendres pleurs coulent sans cesse,
La reine en laisse aussi couler.
Pour rendre la chose excellente
Le prêtre à la voix non coulante
Devrait, au lieu de s’enfiler,
D’un bon nœud coulant s’étrangler.
- 1Vers sur l’opéra de Callirhoe, musique de Dauvergne, tombé à la reprise
F.Fr.13652, p.136
Callirhoe, opéra de Piere-Charles Roy (livret) et Destouches (musique) créé en 1712 avec un bon succès; repris et modifié en 1732 et 1743, souvent joué. Mais sa reprise en novembre 1773, avec des remaniementss du fait d'Antoine Dauvergne, fut un échec complet.