A M. P**, auteur des P***
A M. P**, auteur des P***
Roquet était un petit chien,
Jappant, hargneux, jaloux, un franc vaurien ;
Il mordait tout le monde, il emportait la pièce ;
Quand on le poursuivait, il allait se nicher
Sous les jupons de sa maîtresse ;
On n’avait point la hardiesse
D’aller jusque là le chercher.
Il était dans son fort, on respectait la dame,
Elle ne savait pas seulement qu’il fût là.
Mais c’était le nec plus ultra
Pour les coups de canne ou de lame.
Un jour la dame s’en alla ;
Roquet à découvert, un gredin l’étrangla ;
Ah ! justice que je réclame !
Oh ! combien de méchants qui n’ont que du caquet
S’ils se voyaient privés d’un appui respectable,
Auraient un sort semblable à celui de Roquet !
Favart, II, 31