Sur M. de Beaujon
Sur M. de Beaujon
Que n’est-il franc-maçon cet épais Alidor
Qui végète, accablé sous le poids de son or !
Il secouerait la stupide indolence
Où l’on voit s’abrutir son avare opulence.
Ce titre glorieux, s’il s’en laissait charmer,
Pourrait donner la vie à son âme hébétée
Et dans son sein allumer
La flamme dont Prométhée
Dédaigna de l’animer.
Il apprendrait encor à cette école aimable
Que de tous les humains semés dans ces bas lieux,
Le plus vil, le plus misérable,
Est le riche au cœur dur qui, voyant son semblable
Courbé sous l’infortune, a le front d’être heureux.
BHVP, MS 705, f°240r