Aller au contenu principal

Sur la prise d’Ypres

Sur la prise d’Ypres

Une lettre de mon mari

A rendu mon cœur réjoui.

Ypres, m’écrit-il, est rendue,

Chère Catau, réjouis-toi.

 

Mon mari parmi les soldats

Se distingue n’en doutez pas ;

Il est un des premiers en tête,

Des plus fiers, des plus hardis,

Il fera bien baisser la crête

À nos superbes ennemis.

 

Hélas, que n’étais-je garçon,

J’aurais voulu, jarnicotton,

J’aurais voulu porter les armes ;

Je n’aurais pas craint les hasards,

J’aurais goûté cent mille charmes

À l’ombre de nos étendards.

 

Peu s’en faut que dans le moment

Je ne change d’habillements,

Que je m’en aille à l’armée.

Plus brave alors que mon mari,

Jee ferais avec mon épée

Mordre la terre à l’ennemi.

Numéro
$7605


Année
1744




Références

F.Fr. 15134, p. 862-64


Notes

Guerre de Succession d'Autriche. $7599-7609 sont destinés à exalter les sentiments d'attachement à la monarchie et ses succès militaires. Le ton emphatique et l'extrême médiocrité de l'expression permettent d'attribuer tous ces textes à une même plume.