La guerre d’un épicurien
Que Stanislas
A la France, hélas !
Cause d’embarras.
Finance, Danse,
L’argent n’y suffit pas ;
Pour le servir,
Le secourir,
Le soutenir,

Il faut fournir
Rudes impôts ;
Messieurs les badauds,
Vous aurez bon dos.

Pon, pon, pon, pon,

J’entends du canon
L’affreux carillon ;

Tron, tron, tron, tron,
En vain le clairon
Excite un poltron.
Ma foi !
Qu’un autre soit roi,
Que m’importe à moi
Je veux rester coi ;
Faire la guerre,

guère,
Trop téméraire emploi :
Le mousqueton
Ou l’espondon
Mène à Pluton
Un fanfaron.
Laissons aux sots
De tels assauts1 ,

Vidons les verres
Et les pots.
Enfants de Mars,
Suivez de Bellone
Les étendards,
La gloire ordonne
D’affronter les hasards ;
Que les remparts,
Les boulevards,
Tombent épars,
Qu’avec vos dards
L’effroi vole de toutes parts,
Soyez des Césars.

Loin du tonnerre,
Avec moins de bruit,
Dedans un réduit
Je fais la guerre,
Auprès d’un tendron
Sans poudre et canon ;
Je pose ma sentinelle,
J’attaque et bloque la citadelle ;
Je fais briller mon zèle :
Je suis un guerrier expert,
Tout m’est ouvert,
Chemin couvert,
Ville et faubourgs,
Battez tambours,
Chantez amours
Ma victoire ; à mon tour
J’ai pris
Le fort de Cloris.

• 1Assauts / Au sein du repos, / Je n'en veux qu'aux pots. [ici s'achève la version de Lyon BM, MS 1553 et de Arsenal 2932