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Sans titre

Est-il bien vrai ce que l’on dit
Que d’Orléans expire ?
De la mort il est assailli,
Il ne s’en peut dédire,
Il nous quitte et c’est tout de bon
La faridondaine
La Faridondon
J’en vois en larmes tout Paris
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Est-il mort de trop de santé
Ou bien de maladie ?
Quelques-uns m’ont représenté
Que par sa perfidie
La mort l’a pris en trahison,
La faridondaine
La Faridondon,
D’autres dirent que c’est aussi
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Mais le plus commun sentiment
Dont en parle la ville,
C’est qu’il est mort assurément
D’une façon docile
Par esprit de contrition,
La faridondaine
La Faridondon
Et d’humeur repentante aussi
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Un sectateur épicurien,
Stoïque philosophe,
Sans connaître un souverain bien
Et d’athéisme étoffe,
Il s’est dit : courage, mourons
La faridondaine
La Faridondon
Comme Dubois mon ami
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Très mal sans les secours connus
D’un ignare hippocrate
Il s’écria, je n’en puis plus
Je sens enfler ma rate.
Madame, dit-il, à Fanchon
La faridondaine
La Faridondon
Vous m’êtes nécessaire
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Hélas, prince, vous pâlissez
Lui dit cette bonne âme.
Que vois-je ? vos sens sont glacés,
Vous n’avez plus de flamme.
Serait-ce donc votre poison
La faridondaine
La Faridondon
Qui fait sur vous effet aussi
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Il est mort très assurément
Je vois que l’on l’emmène
A la voirie en ce moment
Un tombeau l’y entraîne
Pour le mettre sur Monfaucon
La faridondaine
La Faridondon
Et l’exposer à tout Paris
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

L’épitaphe de ce héros
Est faite d’un beau style.
Écoutez, petite et grands, courts, gras,
Hommes, femmes et filles,
Elle est en l’honneur de son nom
La faridondaine
La Faridondon
Et relève sa gloire aussi
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

Ci-gît Philippe de renom
Sectateur d’Épicure,
Digne successeur de Néron,
Horreur de la nature,
Adultère, inceste, poison,
La faridondaine
La Faridondon
L’on conduit droit au paradis.
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

 

Numéro
$3598


Année
1723 (Castries)




Références

F.Fr.15132, p.31-35 - Arsenal 2931, f°67r-70r - Arsenal 3116, f°13v-14v - Mazarine, MS 2164, p.115-19 - Mazarine Castries 3983, p.316-20 - Toulouse BM, MS 856, f°69v-72v


Notes

Peut-être contamination de deux textes, la dernière strophe marquant un changement de ton.