Prince1 , il te faut par charité
Peindre ta femme en nudité
Landerirette,
Dût-elle en crever de dépit
Landeriri.

Comment ! parce qu'elle est à toi
Admires-tu de bonne foi
Landerirette,
Chaque sottise qu'elle dit ?
Landeriri.

Fausse dès ses plus jeunes ans,
Elle trompait mère et amants
Landerirette,
Qui pourrait en être à l'abri
Landeriri.

Couchant avec le duc de Retz
Et disant l'aimer à l'excès
Landerirette,
Un beau jour elle le trahit.
Landeriri.

C'est pour t'épouser, vieux puant.
Cela paraît extravagant
Landerirette,
Aussi chacun en a bien ri
Landeriri.

On sait qu'elle avait résolu
De te faire au plus tôt cocu
Landerirette,
Son projet a bien réussi.
Landeriri.

Quand tu la vois baisser les yeux
Ce n'est que pour en lorgner mieux
Landerirette,
Il est vrai qu'il n'importe qui
Landeriri.

Luxembourg, Guiche et d'Épernon
Ont tous trois tâté de son con
Landerirette,
Et se sont fort mal divertis
Landeriri.

Beaucoup d'autres on te citerait
Et jamais on ne finirait
Landerirette,
Le nombre n'en est pas petit.
Landeriri.

Qui ne croit pouvoir la toucher
Puisqu'elle a le fils d'un boucher
Landerirette,
Vauréal, ce prêtre maudit.
Landeriri.

La beauté que tu vantes tant
N'a rien en elle d'éclatant
Landerirette,
Un sot peut seul en être épris
Landeriri.

Deux gros yeux qui ne disent rien
Reviennent parfaitement bien
Landerirette,
Aux grâces qu'elle a dans l'esprit
Landeriri.

Luynes qui pour elle a trahi
Nombre de ses meilleurs amis
Landerirette,
N'en a reçu que du mépris
Landeriri.

Si le tableau que l'on t'en fait
Ne paraît pas assez parfait
Landerirette,
C'est qu'il est trop en raccourci
Landeriri.

Beau prince, si cette chanson
Pouvait te servir de leçon
Landerirette,
Tes amis en seraient ravis.
Landeriri.

• 1En 1735 au vieux prince de Rohan qui venait d’épouser tout récemment la princesse de Picquigny.