Noël sur les jésuites

La compagnie d’Ignace

Vint en foule au berceau,

Offrant avec audace

Un très saint tout nouveau.

Seigneur, lui dirent-ils, voici le grand modèle

Qui sans grâce et sans don don don

Autrefois se sauva la la

Parmi les infidèles.

Seigneur, sans vous connaître,

Sans espérer en vous,

Sans vous avoir pour maître

Il nous surpassa tous.

Il connut le vrai Dieu sans vos sacrées lumières

Et votre passion don don

Fut à cet homme-là la la

Nullement nécessaire.

Ses vertus non pareilles

L’ont fait choisir de Dieu

Pour régler les fidèles

Qui sont en ce bas lieu.

Sa grande humilité,

Sa sainteté profonde,

Lui firent, ce dit-on, don don

Dans tout ce pays-là la la

Former un nouveau monde.

Il descend sur la terre

Quand il est invoqué.

Sitôt qu’on le révère

Il s’est communiqué.

Il donne son esprit aux Pères de la Chine

Et sans lui pourrait-on don don

Être mandarin la la

Ou préfet des machines.

Retirez-vous, mes Pères,

Et sortez de ce lieu,

Leur dit tout en colère

La mère du bon Dieu.

Rome saura venger cette cruelle injure

Que vous faites à son nom don don

Il faudra tout cela la la

Un jour, je vous le jure.

À Paris la Sorbonne,

Illustre faculté,

A tranché de vos dogmes

L’injuste vanité.

Malgré vos beaux-esprits elle ne veut point croire

Que l’idole Dagon don don

Peut se conserver la la

Avec le Roi de Gloire.

Pourquoi faire injustice

À l’aimable Jésus

Mêlant ses sacrifices

Avec Confucius,

Enseigner le latin ou bien le Despautère

Ou même Cicéron don don

Mais demeurez-en là la la

C’est votre unique affaire.

Oui, toujours vos bons Pères

Ont assez réussi,

Enseignant la grammaire

Latine, grecque aussi ;

Mais quand ils ont voulu expliquer l’Écriture

Ils ont terni leur nom don don

Les gens de Loyola la la

Ont subi la censure.