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Vers sur Bélisaire

Bélisaire proscrit, aveugle, infortuné1 ,
Ferme dans le malheur, simple, sublime et sage,
Instruisant l’empereur qui l’avait condamné,
De la terre attendrie eût mérité l’hommage ;
Oui, sans doute, chez les païens ;
Mais parmi nous, chez les chrétiens,
Peindre Dieu bienfaisant, exalter sa clémence,
Pour nous unir à lui par les plus doux liens…
Jusqu’où pourrait conduire une telle morale ?
Que ce blasphémateur soit puni par le feu ;
N’a-t-il pas dû savoir qu’il causait du scandale,
Quand, malgré la Sorbonne, il faisait aimer Dieu2 .

  • 16 mars 1767. Vers sur Bélisaire. Autre titre: Vers sur la condamnation de Bélisaire projetée par la Sorbonne (Arsenal 3128).
  • 2Voici une manière d’épigramme assez allongée et assez lâche contre la Sorbonne, et que l’on attribue à M. Dorat […] Ces vers mous et lâches ne sont point de M. Dorat, suivant moi ; ce n’est point là sa touche ; il l’a plus légère. C’est à mon gré un de nos jeunes gens qui a le plus de grâce et de gentillesse dans ses pièces fugitives (Collé)

Numéro
$2240


Année
1767

Auteur
Dorat ?



Références

F.Fr.13651, p.292 - F.Fr.15142, p.64-65 - Arsenal 3128, f°388r - Collé, III,129 - Mémoires secrets, II, 712-13 - Choix d''épigrammes, p.118